Aujourd'hui, j'ai montré à un ado de 16 ans comment cuire du steak haché dans une poêle. C'était son souper. Une motte de steak qui baigne dans du beurre. Il a appelé sa mère pour savoir comment faire, mais au téléphone, c'est toujours plus difficile de comprendre ce qu'il faut faire.
Il avait l'intention de faire cuire ça dans de l'eau. "Pour pas que ça colle dans poêlonne, vu que j'ai pas de beurre." Je lui ai proposé de prendre de l'huile dans l'armoire. Il ne voulait pas prendre nos trucs, puis aussi, il est difficile, qu'il m'a dit. Je lui ai donné mon restant de beurre, comme j'en mange jamais. Il était bien content. Je lui ai expliqué le principe de décongeler la viande avant de la faire cuire. De ce qu'il faut faire ou ne pas faire. J'ai tout expliqué, en détail, parce qu'honnêtement il partait de très loin.
Ce n’est pas la première fois qu'il est en appart, mais c'était la première fois qu'il se faisait à manger, et il avait l'air heureux; alors moi j'ai souri. "Félicitation, tu sais faire à manger, maintenant!" Il est reparti avec son assiette. "Hum, ça a l'air bon tout ça, en tout cas!" C'était du steak haché cuit dans beaucoup trop de beurre. C'est tout. Sans plus.
Voyez-vous, on a un nouveau coloc depuis maintenant une semaine. Il ne vient pas du coin, et il a l'air d'avoir maximum 16 ans. On ne sait pas trop son histoire, et franchement, on n'a pas à le savoir.
Le voir travailler ainsi m'a fait réfléchir; m'a fait réaliser à quel point je suis chanceuse d'avoir des parents si géniaux. Des parents qui m'ont aidée, appuyée, encadrée, outillée. Des parents qui m'ont enseigné à vivre. Parce que dans le fond, leur rôle, c'est de nous préparer au vrai monde.
Vivre par soi-même, loin de ses parents, c'est une chose que nous avons tous à faire un jour...mais à 16 ans, c'est beaucoup trop tôt.
À 16 ans, j'aimais cuisiner avec mon père. À 16 ans, j'ai eu une canne à pêche, pour ma fête. À 16 ans, j'étais en dilemme existentiel, à savoir si j'allais étudier au cégep en sciences nature ou bien en langues modernes. À 16 ans, on faisait du camping dans la cour de Lylou, on buvait de la bière cheap et on avait l'impression d'être les reines à l'école. À 16 ans, je commençais à délaisser les lifts de mon père, parce que quelques amies avaient enfin leur permis et leur voiture. À 16 ans, j'étais autonome depuis longtemps; mais j'apprenais encore à devenir grande.
Grande. Pas adulte.
mercredi 8 juillet 2009
Cooking lesson, life lessons
Confiture à la:
Confession d'étudiante,
Confession familiale,
Confession personnelle
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4 commentaires:
Ça fait pas gras longtemps du steak haché cuit dans du beurre?
Mais j'avoue que... c'est bien d'avoir été outillées pour la vie par nos parents... :)
C'est atrocement gris tu veux dire! Mais bon, je suis pas sa mère!
Y a 19. Et j'sais pas, messemble que j'ai toujours été imbécile la première fois que je faisais cuire quelque chose, y faut lui laisser une chance. Je viens de laver ladite poêle, d'ailleurs.
On a tous été imbécile la première fois qu'on a cuisiné. Je ne le considère pas comme un imbécile non plus. Je trouve simplement un peu étrange qu'à cet âge, on ne lui avait pas encore montré à se servir d'une poêle.
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