dimanche 12 avril 2009

Poetry is no place for a heart that's a whore

J'en avais assez d'attendre. Dehors, il faisait de plus en plus froid.

J'avais envie de pisser et, pour faire exprès (ça aurait pas pu tomber une autre fois?), ma cigarette ne semblait pas vouloir se terminer. Je l'ai laissé à Judith, mais elle me l'a échappée dessus en voulant la prendre Elle m'a brulé le doigt, maudite conne.

J'en avait plus qu'assez d'attendre après toi. Je voulais qu'on parte.

Je suis entrée dans le bar. Mes lunettes se sont embuées, je voyais rien. Chaque fois, c'est toujours la même histoire. Je dois les enlever, il fait noir, je suis à moitié aveugle, j'essaie de déboutonner mon manteau sans perdre mon sac à main. C'est toujours à ce moment là qu'un membre de l'Association de cro-magnon recule et me rentre dedans, tout en prenant bien le soin de déverser la moitié de sa bière sur moi. Le pire, c'est qu'il ne s'en est même pas rendu compte. Mais quand j'y pense, j'me dit que c'est préférable à la fois où Jean-François avait essayé d'essuyer mon décolleté avec sa main...

Je réussis tant bien que mal à me frayer un chemin vers les toilettes. J'apperçois derrière la gang, debout sur la table de pool, a essayer de gagner la bouteille de champagne cheap que le DJ veut donner à celle qui aura le moins d'inhibition. J'ai un goût de vomi dans la bouche qui remonte.

Quand je suis arrivée devant toi, y'avait Karine pendue à ton cou, qui te lichait le fond des amygdales. Et toi, tu te laissais faire, parce que t'étaits trop saoul pour t'en rendre compte, parce que tout le monde le faisait autour, pis parce que, dans le fond, c'tait juste un jeu.

Mon envie de pisser a disparu à ce moment-là. J'ai rapidement rebroussé chemin.

J'ai croisé Jean-François en sortant. Il m'a offert de partager un taxi ensemble. Je l'aime pas trop, lui, mais j'aimais encore moins ce bar.
******

J'ai pas dormi de la nuit. À 4 h 47, je me suis levée, j'ai ramassé mes vêtements et me suis rhabillée. Je me sentais sale, je suis partie à pied.

Quand je suis revenue à la maison, tu dormais sur le divan. Tu portais encore ton manteau et tes souliers.... mais y'avait pas de traces de Karine...
Je crois que, finalement, j'aurais du attendre...

2 commentaires:

MM a dit…

Je l'ai lu l'autre jour et je me suis dit ''damn j'aime ça, faut pas que j'oublie de commenter''. Mais bon voilà, j'avais oublié.

On repassera pour la pertinence du commentaire

Èmesi a dit…

haha!! merci MM!
Très apprécié ton commentaire, même si tu avais oublié!