mardi 11 mars 2008

On ne peut pas applaudir d’une seule main : la joie de se croire comédienne

Je suis une artiste moi! Rien de plus, rien de moins qu’une artiste! (Sentez ici ce commentaire qui pue le sarcasme!) La preuve? La voilà!

Musicienne accomplie (ouais, j’ai toujours pas compris comment jouer de la guitare, mais bon, j’me console avec mon piano, ma flûte, mon saxophone et mes cuillers de bois), j'harmonise ma voix aux mélodies (Fausser serait le mot juste...mais chanter sous la douche, ça compte-tu?). Artiste peintre de renom (j’ai été finaliste dans ma classe pour le Concours des jeunes Desjardins en 1995, mettez ça dans votre pipe!), je suis la prima ballerina (ouais, dans ma tête de « tite fille » de huit ans qui lit Martine petit rat de l’opéra... N’empêche, la danse c’est ce que je préfère!) Mais voilà que depuis l’automne, dans ma rage d’aller vers de nouveaux horizons à l’UdeS, je fais du théâtre! En fait, je pense que je fais du théâtre…ou plutôt j’essaie de faire du théâtre.

Ouais, parce qu’en plus d’être une wannabe chroniqueuse, j’ai réalisé aujourd’hui que j’étais une wannabe comédienne! Je me questionne toujours, d’ailleurs, sur le pourquoi et le comment de la chose. Oui, je suis capable d’inventer des personnages, de rire et de pleurer, mais uniquement quand je rigole avec les copains. Quand c’est pour vrai, quand c’est pas du fake, on dirait que j’y arrive plus. Je bloque.

Après mes nombreux "AH! Non, c’est pas ça! J’mexcuse!" et les "Arrête de t’excuser! Continue de jouer, te laisse pas faire par un mot! Pourquoi tu fais la grimace, c’était bon!" de ma metteure en scène, on a fini cette pratique par un très français de France "Tabarnak! T’as vraiment besoin de travailler ta confiance en toi! Tu l’as, arrête de penser le contraire!".

Je constate toutefois une différence entre s’exprimer par son corps et la musique, puis s’exprimer par son corps et la parole. Il m’a fallu plusieurs minutes avant d’entrer parfaitement dans mon personnage, avant de bien le sentir, de croire en lui, mais surtout de croire en ce que je faisais. Parce que là, je suis toute seule. C’est moi qui parle, c’est moi qu’on observe. Je ne dois pas jouer quelqu’un, je dois être cette personne.
Ce soir, je parlais, mais je me sentais crispée. Prise dans un corps qui ne sait pas trop comment bouger, comment agir. C’est pourtant si facile de livrer des émotions par la danse. Laisser son corps et sa tête s’imprégner de la musique. À partir de là, plus besoin de penser; tout se fait automatiquement, presque machinalement. Courir d’un côté puis de l’autre, sauter, marcher, tomber, rouler, se relever.

Mais bon, le théâtre, c’est pas aussi facile. Pour le prochain mois, je vais devoir travailler sur cette Madeleine Rosier…mais surtout sur cette Marie-Claire Picard qui n’ose pas montrer tout ce dont elle est capable.

Ma mère avait raison. "J’suis belle, j’suis bonne, j’suis fine, j’suis capable." Faut juste que j’y croie et j’apprenne à l’accepter.

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